Washington DC, miroir d’une nation
Après les paysages sauvages des Appalaches, l’arrivée à Washington D.C. marque un vrai changement d’ambiance.
Ici, tout respire la puissance, l’Histoire, la culture. On laisse notre van en périphérie et on plonge dans le cœur de la capitale, à pied, le plus souvent sous la pluie, curieux de découvrir cette ville si symbolique.
Le Capitole
Notre première visite nous mène au Capitole. Le Capitole est un symbole du gouvernement démocratique. C’est un lieu où le congrès se réunit pour rédiger les lois de la nation.
Le bâtiment impressionne dès qu’on l’aperçoit: ses colonnes blanches, son dôme majestueux, son allure de temple romain moderne.
À l’intérieur, chaque salle, chaque couloir semble porter le poids d’une décision historique.
Nous marchons avec notre groupe guidé, entre les statues, les fresques, les coupoles ornées, écoutant les récits de fondation et de débats politiques.
Représentation de la statue de la liberté du Capitole
Au sommet du dôme du capitole trône la Statue of Freedom. Une réplique se trouve dans la grande entrée du Capitole.
Elle représente la Liberté armée, prête à défendre la nation. Son regard est tournée vers l’est, vers le soleil levant, symbole d’espoir.
La rotonde du Capitole
La rotonde est une salle circulaire de 29m de diamètre et d’une hauteur de 55m se trouvant au centre de l’édifice.
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la fresque au plafond de la rotonde
L’apothéose de Washington est une fresque de 433 m2 réalisée par Constantino Brumidi en 1865 au centre du plafond de la rotonde, représente l’ascension glorieuse de George Washington, ayant à ses cotés deux personnages allégoriques représentant la liberté et la victoire.
Tableaux historiques, frise et statues exposés dans la rotonde
Nous admirons des tableaux historiques et une frise avec des scènes représentant des jalons de l’histoire américaine.
Découverte du Mississippi par De Soto par William Powell
Arrivée de Christophe Colomb par John Vanderlyn
George Washington, le premier président des Etats-Unis, a été élu à l’unanimité
Le hall des statues de la nation
Appelé aussi le vieux hall de la chambre, est un vaste espace semi-circulaire. C’est le principale espace d’exposition de la collection de statues de la nation qui rassemble les 100 statues dont les états ont fait don ( 2 statues par état) pour honorer des personnalités historiques locales.
L’une des plus belles sculptures exposées est le char de l’Histoire, de Carlo Franzoni.
Ce marbre représente Clio, muse de l’Histoire, dans le char du temps, d’ou elle prend des notes de ce qui se passait dans ce qui était la salle de réunion de la chambre des représentants.
la Library of Congress
Juste à côté du Capitole, nous entrons dans un autre lieu tout aussi emblématique : la Library of Congress, l’une des plus grandes bibliothèques au monde.
Le hall principal est une merveille.
Marbre blanc, dorures, vitraux, coupole gigantesque… on se sent dans un palais dédié au savoir.
Nous montons à l’étage pour découvrir différentes salles.
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Nous observons émerveillés la grande salle de lecture: un cercle parfait, baigné de lumière, silencieux. C’est un temple de la connaissance, ouvert à tous, et cela nous touche profondément.
Enfin, la bible de Gutenberg est exposée dans le Great Hall. C’est un des trésors les plus précieux de cette institution.
Exemplaire complet imprimé sur vélin et l’un des trois seul connus dans le monde (les autres sont conservés à la bibliothèque nationale de France et à la British Library).
La maison blanche
Le lendemain, nous passons dans un premier temps au abord de la maison blanche, résidence officielle et le bureau ovale du président des Etats- Unis.
Le Washington Monument
Puis, nous passons devant l’obélisque, le Washington Monument, hommage à George Washington. Il se dresse dans le National Mall (vaste parc public ou se trouve les principaux monuments et musée de la ville).
Haut de 169 mètres, cet obélisque est en marbre, granite et quartz, et fut pendant un temps la plus haute structure du monde.
Visite du National Gallery of Art
Ensuite, nous consacrons plusieurs heures au National Gallery of Art, un moment fort de notre visite.
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Nous nous perdons dans les galeries, sans voir le temps passer.
Les salles consacrées aux impressionnistes
Ce qui nous attire le plus, ce sont les salles consacrées aux impressionnistes, nos préférés. Nous retrouvons avec bonheur les touches vibrantes de Claude Monet,
Le jardin de l’artiste à Argenteuil 1873
Le pont d’Argenteuil 1874
les scènes intimes d’Edgar Degas,
Quatre danseurs 1899
La Leçon de danse 1879
les lumières douces de Camille Pissarro,
Jeunes paysannes se reposant près de Pontoise 1882
Le jardin de l’artiste à Eragny 1898
les portraits féminins d’Auguste Renoir,
Jeune femme tressant ses cheveux 1876
Une fille avec un arrosoir 1876
et les scènes pleines de vie de Henri de Toulouse-Lautrec.
Marcelle Lender dance le bolero dans Chilpéric 1895-1896
Demoiselle avec un chien 1891
Et surtout, les toiles puissantes de Vincent van Gogh. Ses couleurs fauves, ses coups de pinceau tourmentés, ses ciels en mouvement nous captivent. On sent l’émotion brute dans chaque œuvre.
Fille en blanc 1890
Roses 1890
Et parmi tous ces peintres, nous sommes ravis de croiser les oeuvres magnifiques de Berthe Morisot, lumineuses et délicates,
La fille de l’artiste avec sa perruche 1890
Les soeurs 1869
celles de Edouard Manet, modernes et audacieuses, si paisibles dans sa manière de capter la lumière et les paysages.
Plum Brandy 1877
le chemin de fer 1873
Et celles d’Alfred Sisley,
Boulevard Héloise Argenteuil 1872
Ou bien encore celles de Paul Cezanne, qui construisait dans ses toiles la réalité à travers des formes géométriques.
Le garçon à la veste rouge 1888-1890
Le père de l’artiste, lissant
Sans oublier, les oeuvres de Gustave Caillebotte avec ses effets de plongée, de fuite ou de géométrie architecturale.
Dahlia, jardin du petit Gennevilliers 1893
dans les salles du XVIIIe siècle français
Nous passons aussi du temps dans les salles du XVIIIe siècle français, et c’est là que je retrouve l’un de mes tableaux préférés :
La Jeune Liseuse de Jean Honoré Fragonard 1796
La lumière douce, le jaune lumineux de la robe, le visage absorbé dans la lecture. Cette toile me touche profondément (souvenirs des illustrations des boites de chocolats offertes chaque Noël par ma grand mère maternelle…). Un instant suspendu, simple et magnifique.
D’autres peintures
On s’arrête longuement devant différents tableaux que nous apprécions particulièrement, absorbés par les contrastes, les émotions, la lumière.
Deux femmes à la fenêtre entre 1655-1660 du peintre espagnol Bartolomé Esteban Murillo
Visite pastoral du peintre américain Richard Norris Brocke 1881
Mais ce qui nous marque peut-être le plus, presque comme un choc, c’est la rencontre avec le portrait de Ginevra de’ Benci de Léonard de Vinci.
entre 1474 et 1478
Son regard calme et distant, son visage doux, son fond mystérieux… On reste là, longtemps, sans rien dire. Ce tableau, unique œuvre de Léonard visible en Amérique, semble suspendre le temps.
le musée national des Indiens d’Amérique
Plus tard, nous poussons la porte du Musée national des Indiens d’Amérique.
L’architecture est douce, arrondie, presque organique.
À l’intérieur, les expositions racontent les cultures amérindiennes d’un continent à l’autre, dans toute leur richesse et leur diversité. On découvre des objets, des récits, des luttes. C’est un lieu à la fois calme et fort, respectueux et instructif.
La marche du calumet de la Paix, oeuvre de Antoine Simon Le Page du Pratz de 1758. Un français vivant en Louisiane sur le fleuve Mississippi dans les années 1720 a été témoin de cette cérémonie de pipe exécutée par la tribu Chitimacha de Louisiane.
La même fraternité mais en plus moderne…
Chemise d’homme datée au environ de 1840 en peau de cerf, crin de cheval et porc-épic représentant des scènes de guerre
Le musée afro-américain
Nous entrons aussi dans le musée afro-américain.
À l’intérieur, l’approche très contemporaine et la scénographie moderne nous parlent beaucoup moins.
Seul, ce tableau de Lynette Yiadom Boakye ne nous laisse pas indifférents.
Womanology 2014
Nous faisons une visite furtive, mais nous apprécions la beauté du bâtiment en lui-même, ses volumes intérieurs, et surtout ses jardins extérieurs, paisibles et très soignés.
Le Reflecting Pool et le Lincoln Mémorial
En fin de journée, nous marchons autour du Reflecting Pool, cette longue pièce d’eau entre le Lincoln Mémorial et le Washington Monument. L’ambiance est calme, presque méditative.
Reflecting Pool
Reflecting Pool, le Washington Monument et au fond le Capitol
Lincoln Mémorial
Lincoln Mémorial
Promenade autour des mémoriaux
Nous poursuivons notre promenade autour des mémoriaux, tous différents, tous saisissants:
Le mémorial de la guerre de Corée, avec ses silhouettes de soldats fantomatiques,
Le mémorial de la Seconde Guerre mondiale, impressionnant dans sa symétrie, avec ses colonnes dédiées aux États américains,
Promenade autour du Tidal Basin
Cette boucle nous plonge à la fois dans l’Histoire avec de nombreux mémoriaux posés au bord du Tidal Basin.
Le Jefferson Memorial, isolé et paisible, hommage à l’un des pères fondateurs. Le dôme blanc, les colonnes, la lumière rasante… c’est une image de carte postale.
Le mémorial de Martin Luther King Jr., sculpté dans un bloc de pierre blanche, puissant et symbolique.
Mais l’un des lieux les plus touchants pour nous est le mémorial Franklin Delano Roosevelt, un peu en retrait, plus discret.
Il s’étend en plusieurs scènes sculptées, entourées d’eau, de murs de granit et de citations puissantes. On y suit les années sombres de la Grande Dépression et la guerre.
Une citation en particulier nous a marqués, car elle fait écho à des sujets très actuels: La structure de la Paix dans le monde ne peut pas être l’oeuvre d’un homme, d’un parti ou d’une nation? ça doit être une paix qui repose sur l’effort de coopération du monde.
Et là, presque cachée dans un recoin, la statue d’Eleanor Roosevelt, forte et droite, nous émeut. Elle est la seule Première dame à figurer dans un mémorial présidentiel. Une présence rare, qui dit beaucoup.
Washington nous surprend par son équilibre : entre institutions imposantes, musées d’exception (et gratuits), et lieux de mémoire profondément humains. Après les routes et les forêts, cette immersion dans l’âme politique et culturelle de l’Amérique nous touche plus qu’on ne l’imaginait.
A suivre, direction l’Etat du Michigan…
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