À la découverte de la Nouvelle-Écosse et Nouveau Brunswick
Après notre belle étape sur l’île du Prince Édouard, nous poursuivons notre aventure canadienne en mettant le cap sur la Nouvelle-Écosse.
Le Cap Breton
Dès notre arrivée au Cap-Breton, nous sommes séduits par les paysages sauvages et les embruns de l’Atlantique.
La forteresse de Louisbourg
Notre première grande découverte ici est la forteresse de Louisbourg.
Cette reconstitution fidèle d’un fort français du XVIIIe siècle nous plonge dans l’histoire coloniale avec un réalisme saisissant. Costumes d’époque, animations, canons : tout est là pour nous faire voyager dans le temps.
L’histoire authentique de la forteresse de Louisbourg est un récit passionnant de puissance, de sièges et de renaissance. Fondée par la France au 18ème siècle, elle fut une plaque tournante économique cruciale avant d’être capturée et démantelée par les Britanniques. Son impressionnante reconstruction au 20ème siècle en fait aujourd’hui le plus grand site historique reconstruit de son genre en Amérique du Nord.
Le rôle stratégique et la vie à Louisbourg
La forteresse de Louisbourg a été bien plus qu’une simple installation militaire ; elle a été le centre névralgique de l’empire maritime français en Amérique du Nord.
Une forteresse pour un empire
Les Français ont choisi cet emplacement en 1713 pour protéger leurs intérêts dans la région après avoir cédé l’Acadie et Terre-Neuve à la Grande-Bretagne par le Traité d’Utrecht.
Sa fonction première était de protéger la lucrative pêche à la morue et de servir de plaque tournante commerciale entre la France, le Québec, les Antilles et la Nouvelle-Angleterre.
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C’était le deuxième port le plus important de Nouvelle-France après Québec.
Une ville prospère : Loin d’être seulement une garnison, Louisbourg était une colonie florissante et la capitale de l’Île Royale (aujourd’hui l’île du Cap-Breton).
Sa population a connu une croissance rapide, passant de 823 habitants en 1719 à plus de 4 000 en 1752.
Malgré son impressionnante apparence, la forteresse présentait une faiblesse majeure : les collines environnantes, dangereusement proches, offraient des positions idéales pour des assaillants. De plus, sans une marine forte pour patrouiller au large, ses défenses côtières étaient vulnérables.
Les sièges et la chute
La puissance et la prospérité de Louisbourg en ont fait une cible de choix pour les Britanniques, conduisant à deux sièges décisifs, le premier siège (1745) et le second siège et la destruction (1758).
Pour s’assurer que Louisbourg ne redevienne jamais une forteresse française, les Britanniques ont démoli systématiquement ses remparts entre 1760 et 1768.
La renaissance au 20ème siècle
Aujourd’hui, le Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg est bien plus qu’un musée. C’est une expérience d’histoire vivante ».
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Non loin de là, nous visitons un musée passionnant consacré à Marconi, pionnier des télécommunications.
À la rencontre des ondes au musée Marconi
Pendant notre séjour au Cap-Breton, nous décidons de visiter le musée Marconi, dans le village de “Table Head”, attirés par l’idée de découvrir l’histoire des premières communications sans fil.
LE GÉNIE DE LA T.S.F: Le 15 décembre 1902, le jeune inventeur italien Guglielmo Marconi réalisait la première liaison transatlantique par télégraphie sans fil (T.S.F.) à partir de la station qu’il avait aménagée ici-même à Table Head. Cette transmission marqua le début de l’ère des télécommunications modernes. Du reste, le Cap-Breton demeura pendant de longues annés le lieu privilégié des conquêtes techniques de l’inventeur.
Manu est passionné de technologie et ce lieu va rapidement le captiver.
Installé sur un site historique, face à l’océan, le musée nous transporte au début du XXe siècle, à l’époque où Guglielmo Marconi, pionnier des communications radio, réalise ici un exploit qui change le cours de l’histoire : la première transmission transatlantique sans fil, depuis les côtes canadiennes jusqu’en Angleterre.
Au fil de la visite, nous réalisons à quel point cette avancée a été révolutionnaire pour le monde : permettre de communiquer à longue distance, sans câbles, à travers l’Atlantique, était alors une prouesse inimaginable.
Le trajet des premiers signaux
Anecdote : En 1912, le Titanic était équipé d’un système de télégraphie sans fil conçu par Guglielmo Marconi. Deux opérateurs de sa compagnie, Jack Phillips et Harold Bride, assuraient les communications à bord. Dans la nuit du 14 au 15 avril, après la collision avec l’iceberg, ils envoyèrent des messages de détresse grâce à l’appareil Marconi, permettant au Carpathia de venir secourir les survivants. Cette tragédie montra au monde l’importance vitale des communications sans fil en mer et fit entrer le nom de Marconi dans l’histoire du Titanic.
Nous sommes fascinés par les anciens équipements radio exposés : antennes, générateurs, tableaux de commande… Tout cela paraît rudimentaire aujourd’hui, mais à l’époque, c’était de la haute technologie. Les installations sont bien mises en valeur, et les explications sont claires et accessibles, même pour les non-initiés.
Détecteur d’onde
Les récits autour de Marconi et de ses collaborateurs donnent un visage humain à cette aventure scientifique.
Michael Faraday
Heinrich Hertz
John Ambrose Fleming
Nikola Tesla ( voir aussi le post du 30 mai 2025)
Le musée Marconi ne se contente pas de raconter une invention ; il nous parle d’une époque, d’un rêve de communication mondiale, et de l’obstination d’hommes qui ont cru en l’impossible.
Belle rencontre amicale
Lors d’un arrêt improvisé sur une plage magnifique de Dingwall, nous faisons une rencontre aussi inattendue qu’agréable : Franck, un Français installé au Canada depuis de nombreuses années, partage avec nous ses anecdotes et son attachement au Quebec où il vis.
les nouveaux complices…
La remorque roulotte de Franck
Le courant est passé immédiatement entre nous et plus principalement avec Manu, une alchimie née sous le capot de la voiture de Franck et nourrie par des discussions sans fin…
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Notre séjour au Cap-Breton se poursuit par une randonnée sur le sentier Skyline, dans le parc national des Hautes-Terres. Le panorama est à couper le souffle avec des falaises vertigineuses.
Musée d’Alexander Graham-Bell
Nous reprenons ensuite la route vers le sud et faisons une halte au musée d’Alexander Graham-Bell. Cette visite s’avère être l’une des belles surprises culturelles.
Installé dans un cadre superbe dans la petite ville de Baddeck, sur les rives du lac Bras d’Or, le musée retrace la vie et les inventions de Bell, bien plus nombreuses que ce que l’on imaginait.
Le Transmetteur Téléphonique à Liquide qui a transmis par un fils la première phrase complète, le 10 mars, 1876.
Invention du téléphone:
Le prototype de téléphone sans fil…
En 1880, le gouvernement de la France a accordé le prix Volta (décerné pour une réalisation scientifique dans le domaine de l’éléctricité) à Alexander Graham Bell pour l’invention du téléphone. Bell a considéré que ce prix était le plus grand honneur de sa vie.
Nous découvrons un inventeur passionné par l’aviation, les hydroptères, la surdité, l’énergie, l’éducation… Un vrai touche-à-tout visionnaire.
Des 1906, Bell et Baldwin ( son collaborateur ingénieur-inventeur) pensent à un autre moyen de faire voler un hydravion, les plans immergés hydrodynamiques. Le principe est bien connu : les plans immergés soulèvent une coque hors de l’eau, ce qui permet de diminuer la résistance de l’eau et donc d’augmenter la vitesse.
Les maquettes, photos, objets personnels et espaces interactifs rendent la visite vivante et accessible.
On sent aussi, derrière l’inventeur, un homme profondément humaniste, engagé pour le progrès et le bien-être des autres.
Parce que la chaleur le dèrangeait beaucoup durant l’été,
Bell devint un promoteur de système de refroidissement artificiel pour les maisons. Ces deux souffleurs furent conçus par Dr. Bell et utilisés conjointement avec les expériences en climatisation, à Beinn Bhreagh.
Avant de partir, nous profitons de la vue magnifique sur le lac. Pas étonnant que Bell ait choisi cet endroit pour vivre et travailler. Nous repartons inspirés, avec un regard neuf sur ce personnage hors du commun.
Découverte d’un lieu mémoriel de la diaspora acadienne
Je vous invite à lire ou relire mon article daté du 8 juillet sur l’histoire de l’Acadie.
Nous arrivons au site historique de Grand-Pré, inscrit au patrimoine mondial à lUNESCO. Au centre d’interprétation, nous découvrons l’histoire des Acadiens des marais avoisinants :
Transformation de vaste marais salin avec des techniques traditionnelles de digues et d’aboiteaux ( dalles de bois), à un réseau de drainage.
Leur vie était paisible ici, puis vient le choc du Grand Dérangement en 1755. Le film du musée nous bouleverse. Nous prenons conscience de la douleur, mais aussi de la force de ce peuple.
Evangeline
En sortant, nous marchons jusqu’à la chapelle commémorative.
Chapelle commémorative
À l’intérieur, les vitraux racontent des scènes de l’histoire acadienne.
Devant la chapelle, la statue d’Évangéline nous émeut. Surtout moi car je trouve qu’elle me ressemble… Elle semble attendre encore, silencieuse.
Nous terminons notre visite face aux grandes plaines, terres endiguées par les acadiens. Tout est calme. Nous repartons touchés, comme si un peu de cette mémoire vivait désormais en nous.
*Croix de la déportation *
Enfin, nous arrivons à Halifax.
La Grande-Bretagne établit Halifax en 1749 afin de disposer d’un bastion militaire dans la région atlantique. La première citadelle visait à faire contrepoids à la forteresse francaise de Louisbourg.
Visite de la Citadelle
Halifax est la capitale animée de la province, où nous visitons la citadelle, impressionnante forteresse en étoile surplombant la ville.
Les fortifications à bastions pour se défendre contre les armes à âme lisse ( boulets de canon qui détruisent les murs verticaux).
Une plongée dans l’histoire militaire à la citadelle d’Halifax
La reconstitution historique est soignée, vivante, et donne l’impression que la citadelle est encore en activité.
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Nous explorons ensuite les différentes parties de la forteresse : les casernes, le poste de garde, les remparts, les souterrains… Chaque recoin raconte une page de l’histoire militaire canadienne.
Nous découvrons aussi une réplique miniature du mémorial national du Canada à Vimy en France. Il honore les soldats canadiens morts pendant la première guerre mondiale.
Mémorial national du Canada à Vimy
Nous quittons la citadelle avec une meilleure compréhension de l’importance stratégique de la ville d’Halifax dans l’histoire du Canada.
Bye,Bye Capsule et à très vite…
Le 22 juillet, nous déposons notre véhicule au port.
Un nouveau chapitre s’ouvre : nous poursuivons notre découverte du Canada en mode camping, avec notre tente, plus proches que jamais de la nature canadienne et de ses grands espaces.
Remontada vers Montréal à travers le Nouveau Brunswick et Quebec
Après avoir laissé au port d’Halifax notre fidèle capsule, nous louons une voiture pour entamer notre remontada vers Montréal.
Quinze jours de route nous attendent, à la fois promesse d’aventure et épreuve de patience. Peu à peu, la fatigue se fait sentir ; les paysages défilent, magnifiques mais épuisants. Le cœur, lui, se tourne vers la maison, la famille, nos enfants et petits-enfants qui nous manquent de plus en plus.
Alors, pour souffler un peu, nous faisons halte ici et là, installant notre campement soit en sauvage soit dans des campings tranquilles, souvent au bord d’un lac ou au pied d’une montagne.
Nous y retrouvons le plaisir simple du farniente, du café pris au soleil du matin, et de quelques randonnées pour dérouiller nos jambes et nos esprits. Chaque étape devient une respiration, un moment suspendu entre la route et le retour.
Sous le ciel des grands espaces du parc de la Mauricie au Quebec :
Nous voici aux portes de l’aéroport, prêts à rejoindre l’Europe pour retrouver la famille et notre maison.
8 Août 2025
Durant ce séjour en France, nous prévoyons d’apporter quelques modifications à Capsule ( changer les rotules du 4x4, modifier les fenetres et changer un panneau solaire,etc.) et d’effectuer quelques rendez-vous médicaux. Notre retour sur la route est prévu pour la mi-octobre.
A suivre, notre départ vers l’Italie…
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